La semaine des quatre jours au travail.


Pénurie de main d’œuvre, pandémie de Covid, le monde du travail connaît bien des bouleversements. Dans ce contexte particulier, bien souvent, certains pays, tentent d’envisager des pistes de solutions. Le cas du Royaume-Uni est significatif. Pour les 6 prochains mois, la semaine de travail de quatre jours sera appliquée.

C’est une première en Angleterre, dans une dizaine de jours, à partir du mois de juin et jusqu’au mois de décembre, quelque 3.000 salariés britanniques vont travailler quatre jours au lieu de cinq, pour le même salaire. Derrière ce vaste programme d'étude, il est question de voir comment aider les entreprises à attirer le plus grand nombre d’employés, avec les enjeux que nous connaissons.

Avec ce programme, il est donc question de travailler moins pour gagner exactement le même salaire. Autant le dire, il s’agit d’un défi pour voir si la donne peut changer les choses. Donc avoir plus de recrutement et aussi des employés heureux. Il est clair qu’avec la pandémie de Covid, qui à, disons-le, bouleversé la planète travail, des milliers de Britanniques vont donc servir de sérieux cobayes.

Comment cela va se dérouler ?

Plus de 3.000 employés, issus de 60 entreprises aux activités variées, de la restauration à l'industrie pharmaceutique en passant par le conseil, ne travailleront plus que quatre jours par semaine, en gagnant le même salaire.

Selon le journal The Guardian, ce programme à grande échelle est le plus vaste au monde, jamais réalisé. Il consistera donc à étudier l'impact de ce modèle sur l'économie et sur les salariés.

Le mieux pour se faire une idée est de voir ce qui s’est déjà fait ailleurs. Entre 2015 et 2019, quelque 2?500 Islandais sont passés d’une semaine de 40 heures réparties sur cinq journées à une semaine de 35 heures à effectuer en quatre jours.

Cette expérience, menée par l’Association pour la durabilité et la démocratie (Alda) en Islande et le groupe de réflexion britannique Autonomy a montré que ce changement n’avait entraîné « aucune baisse de la productivité ou de la fourniture de services » et que le bien-être des travailleurs s’était « considérablement amélioré », notamment du « stress perçu » et de l’« épuisement professionnel ».

Plusieurs universités, dont Oxford, Cambridge et Boston College aux Etats-Unis, travailleront en collaboration avec les think tank Autonomy et 4 Day Week Global, qui considèrent la semaine de quatre jours comme une naturelle évolution.

Qu’en est-il du Québec ?

Pour l’heure, la réflexion est plutôt timide. Pourtant, une telle organisation du travail peut favoriser la rétention du personnel et faciliter la conciliation travail-famille. Pour Jean-Nicolas Reyt, professeur adjoint à la Faculté de gestion Desautels de l’Université McGill, l’idée d’être plus productif en travaillant moins est contre-intuitive.

Bien qu’encore rares, certaines entreprises québécoises ont décidé de tenter l’aventure. C’est le cas de la firme de jeux vidéo Eidos. Depuis octobre 2021, les employés des studios de Montréal et de Sherbrooke, qui sont près de 500, ne travaillent plus le vendredi. Leur horaire est donc passé de 40 à 32 heures.

Le Québec, reste donc à l’écoute des meilleures pratiques, même si celle d’Eidos a déjà fait ses preuves, notamment chez Microsoft au Japon qui se trouvait dans les cartons de l’entreprise depuis deux ans.