Le dilemme des étudiants africains au Québec !


Alors que le nombre d’étudiants étrangers, anglophones augmente au Québec, les taux de refus pour des pays francophones ne cessent de grimper. Certains dossiers, qualifiés pourtant d’impeccables sont refusés. De plus en plus de candidats, sont ainsi, empêchés de poursuivre leurs études. Pourquoi cette fin de non-recevoir ? Explications.

On sait déjà depuis cette semaine, qu’Ottawa s'engage à trouver des solutions pour attirer davantage d'étudiants africains, qui connaissent un important taux de refus. Pour preuve, cette surprenante déclaration faite la semaine passée par la sous-ministre adjointe principale d'Immigration Canada.

Devant le Comité permanent de l'immigration et de la citoyenneté, Marian Campbell Jarvis, a avoué que le ministère est conscient du risque de discrimination ou de couac dans le système de l'intelligence artificielle.

Certains avocats en immigration dénoncent des taux « qui frôlent le 100 % » de refus pour certains pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, deux bassins de locuteurs du français.

Des refus inexpliqués

Depuis plusieurs années de multiples établissements du Québec s’étonnent de la décision d’Immigration Canada de refuser massivement certains étudiants francophones étrangers.


Selon certaines données, le taux de refus de demandes de permis d'études – tout pays confondu – a bondi au Québec. Il est passé de 36 % en 2017 à 61 % l'an passé. Dans le même temps, pourtant, dans l'ensemble du Canada, ce nombre est moins élevé.

Pour l’avocate québécoise Krishna Gagné, il arrive fréquemment qu’un candidat aux études démontre, non seulement, une capacité financière de 100 000 $ pour la durée de son programme, possédant même son acceptation de l’université, mais, contre toute attente, il est quand même refusé.

Ces taux de rejet, ont grimpé en 2020 à plus de 80 % dans certains pays, comme le Cameroun, l’Algérie, le Sénégal, la Côte-d’Ivoire, le Bénin, la République démocratique du Congo et le Togo.

Les ratés informatiques

Un nouveau système informatique utilisé par le ministère fédéral de l’Immigration, soulève de vives préoccupations à travers le Canada. L’outil, baptisé Chinook, ne conserve pas les notes sur la décision des agents d’immigration et n’oblige pas ces derniers à ouvrir les preuves présentées par les candidats à des séjours temporaires.

Un couple originaire de la République du Congo, relatait d’ailleurs ce difficile cas de figure. Leur demande de permis d’études a été refusée en une semaine, sous le motif qu’ils n’auraient pas suffisamment prouvé leur capacité financière et leur volonté de quitter le Canada après les études — deux éléments pourtant largement étayés dans leur demande initiale, a insisté leur avocate québécoise, Krishna Gagné.

Le problème central dans ce débat, disent certains avocats en immigration, est l'opacité qui entoure ce processus. À l’heure où toutes les bureaucraties occidentales utilisent ce genre de nouvelles technologies, dont l’intelligence artificielle, pour composer avec un nombre croissant de demandes d’immigration, la question de la transparence gagne effectivement en urgence.

Les algorithmes d’apprentissage doivent être soumis à un examen plus approfondi, voire à un processus d’évaluation officiel. Trop, c’est trop.

Équipe Adex Personnel