Pénurie de main d’œuvre et Syndicats!


Au moment où les employés deviennent une denrée rare, les syndicats et les employeurs se regardent dans le blanc des yeux. Ils savent désormais que le rapport de force va sans doute évoluer, lors des prochaines conventions collectives. Cela fait des lustres que les employeurs demandent de la souplesse aux salariés, il est maintenant temps, qu’ils en fassent eux-mêmes !

« Pay them more ». Traduire : Payez-les plus. Voici ce qu’a répondu en juin dernier le président des États-Unis Joe Biden à des personnes qui lui demandaient ce qu’il avait à dire à des employeurs qui cherchaient des solutions à la pénurie de main-d’œuvre. Cette réponse a le mérite d’être courte et claire.

On le voit, la rareté de main-d’œuvre peut faire tourner le rapport de force à l’avantage des travailleurs, ce qui se traduirait en des augmentations salariales plus marquées. Cette tendance est d’ailleurs observable depuis 2016, où la diminution très marquée du taux de chômage va de pair avec une hausse importante de la rémunération.

En d’autres mots, les travailleurs semblent se retrouver dans une situation avantageuse pour revendiquer de meilleures conditions de travail et une meilleure rémunération. Chacun sait que la meilleure stratégie pour attirer et maintenir la main-d’œuvre demeurera toujours l’amélioration des conditions de travail.

 Qui aura le gros bout du bâton ?

Pour s’assurer que ses employés ne soient pas tentés d’aller voir ailleurs, l’employeur sait qu’il doit mettre de l’eau dans son vin. De plus en plus, le contexte du marché du travail teinte considérablement les négociations. 

Pour retenir des employés, ce n’est plus seulement le salaire et les avantages sociaux. Il y a désormais la gestion du travail, l’équilibre travail-famille, les relations entre l’employeur et les salariés.

Comme pour faire pencher plus la balance, la pénurie n’est pas la seule difficulté : entre 2013 et 2017, la population en âge de travailler a décliné. Après une brève remontée, le bassin a recommencé à se rétrécir et la tendance devrait se poursuivre jusqu’à la fin de la décennie, selon les projections du Centre inter-universitaire de recherche en analyse des organisations.

Même si, en période de pénurie de main d’œuvre, le réflexe des gouvernements est de lorgner du côté des personnes éloignées du marché du travail, mais aussi les travailleuses et travailleurs plus âgés, les personnes sur l’assistance sociale, les handicapées et les immigrants, pour cibler les secteurs économiques les plus en demande, cette fois, il est clair que l’urgence se fait sentir de jour en jour et l’urgence de trouver des solutions est à nos portes. 

La plus récente recension de Statistique Canada dénombrait 816 000 postes vacants au pays en juin. Au Québec, il y avait quelque 219 000 postes à