Et s’il était temps de hausser les salaires ?

La COVID-19 a beaucoup modifié l’économie canadienne. Au début, les entreprises avaient procédé à de nombreux licenciements pour rester solvables.

À présent, l’enjeu est de taille pour garder, non seulement les bons employés, mais surtout de recruter de nouveaux talents. Pour beaucoup, cela passe inexorablement par une hausse des salaires.

Le contexte économique touche de plus en plus de ménages. Ainsi, il est de plus en plus difficile de joindre les deux points avec une inflation qui a connu une hausse marquée jusqu’à 3,5 %. Pour El Hadji Nimaga, économiste chez Québec International, en 2021, le coût de la vie a beaucoup augmenté, ce qui a effectivement un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages.

Cette semaine, la Banque CIBC a annoncé des hausses de salaire afin d’attirer et de retenir ses employés dans un marché qui devient de plus en plus resserré. Le chef de la direction a expliqué que le salaire serait haussé de 3 % pour aider à attirer et à retenir les talents. Cette banque n’est pas la seule, plusieurs compagnies ont annoncés une augmentation de salaire pour leur employé.

Les Salaires plus élevés

Si les salaires augmentent, les taux de rotation du personnel diminuent. Quiconque peine à payer les factures parce que son travail ne le rémunère pas assez bien, ira forcément chercher un autre emploi ailleurs.

Mais voilà, un taux de rotation élevé n’est pas simplement gênant, c’est surtout trop cher. Une étude réalisée par la Fédération Canadienne de l’Entreprise Indépendante a révélé que les employeurs ont souvent tendance à sous-estimer les coûts associés au recrutement de nouveaux employés.

Les dépenses liées à l’embauche, à la formation, et la perte de revenu associée à la faible productivité initiale d’un nouveau collaborateur ont vite fait de s’additionner.

Selon Stacey Grant-Thompson, Vice-présidente Senior de la Stratégie de Manulife Financial, ces coûts peuvent représenter 40 % du salaire annuel d’un employé.

L’implacable argument

La rémunération reste l’argument massue pour garder un employé qui regarde ailleurs. Une proportion de 51 % des personnes interrogées ne voudrait pas changer de travail s’ils étaient mieux payés.

Selon une étude menée par la firme mondiale de dotation en personnel Robert Half, le tiers des travailleurs canadiens prévoient se chercher un nouvel emploi au cours de la prochaine année, mais la moitié d’entre eux pourrait rester si on leur offrait une augmentation de salaire.

Alors que 18 % pourraient abandonner leur recherche d’emploi si on leur accordait une promotion, 16 % disent qu’ils resteraient s’ils pouvaient profiter de meilleurs avantages sociaux.

Un meilleur salaire peut retenir un employé qui veut partir. Il faut insister sur le fait que rappelle que la compétition est forte chez les différents employeurs et qu’elle ne s’arrête pas aux frontières de la région. Pour cela, mieux vaut être compétitif et ne pas lésiner sur les salaires, c’est le meilleur signe de reconnaissance.