L’impact de l'intestin sur notre stress!


Avec l’arrivée de l’été, bien des personnes vont beaucoup manger sur le pouce. Au travail, entre deux réunions, on se gavera volontiers de ce qui se trouvera à notre portée.

De nouvelles études montrent un lien étroit entre les bactéries qui peuplent nos intestins et notre santé mentale. En résumé, votre intestin va rythmer votre moral. Alors mieux vaut en prendre soin !
 
On le savait depuis un moment déjà, le cerveau, le gardien de nos émotions est en constance discussion avec notre intestin. Ces échanges empruntent différents canaux.
 
La circulation sanguine d’abord, qui informe le cerveau sur notre santé digestive. Ensuite, par la voie nerveuse, car l’intestin produit 80 % de la sérotonine, qui régule l’humeur.

Ce système communique donc avec le système nerveux central, notre cerveau, via le nerf vague. C’est par là notamment que circule la sérotonine qui régule l’humeur, le stress et l’anxiété.
 
L’importance de bien se nourrir

L’alimentation joue un rôle déterminant dans la protection de notre santé. Toutes les études scientifiques démontrent qu’une alimentation variée et équilibrée contribue à limiter les risques de cancers, de maladies cardio-vasculaires, d’hypercholestérolémie, d’ostéoporose, d’obésité et de diabète.

Pour le Pr Gabriel Perlemuter, chef du service hépato-gastro-entérologie et nutrition à l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart, ce qui se passe dans nos intestins influe grandement sur nos émotions.


Dans ce dialogue, notre tête est bien moins bavarde que notre ventre : seuls 20 % des signaux transitent dans le sens cerveau-intestin !
 
Par ailleurs, de nouvelles études, notamment celle menée en 2019 à l’université de Graz, en Autriche, qui mettent clairement en avant le fait que pour déprimer une souris, il suffit de la nourrir avec de la malbouffe.

En droite ligne de la dépression

Si le lien de causalité ne fait donc plus aucun doute, reste à comprendre précisément les mécanismes qui sont mis en place. Là encore, la recherche a fait des pas de géants.
 
En 2020, une équipe de l’Institut Pasteur, a découvert qu’une modification du microbiote intestinal engendrée par un stress chronique chez des souris avait provoqué un effondrement de certaines molécules dans le sang et le cerveau.


L’absence de ces substances dans l’hippocampe – donc la zone qui participe à la formation des souvenirs et des émotions – avait entraîné des comportements carrément dépressifs.
 
On le voit donc, notre santé mentale dépend au moins en partie de la population bactérienne avec laquelle nous vivons en symbiose et donc, indirectement, de ce que nous mangeons.