Recrutement à l’international : un eldorado, mais à quoi faut-il s’attendre!


Les défis du recrutement en général, au Canada, ont toujours été une source de débats et de réflexions tant ils sont grands. Selon des enquêtes menées par Léger de Québec International, depuis janvier 2015 : 81 % des PME membres de la Fédération Canadienne de l’Entreprise Indépendante (FCEI) disent avoir de la difficulté à recruter.

48 % des répondants affirment que cela entrave la croissance de leur entreprise. À l’origine, une cruelle pénurie de main-d’œuvre.

 

 Au Québec seulement, c’est plus de 140 000 travailleurs qui manquent à l’appel en ce moment afin de pourvoir les postes vacants. Des statistiques d’emplois font état que d’ici 2024 c’est 1,3 million d’emplois qui devront être comblés au Québec.

 

Loin de se résorber, cette pénurie risque d’augmenter au Canada selon les prévisions de la Banque de Développement du Canada (BDC). Elle soutient que la croissance économique du Canada devrait s’améliorer en 2020 passant de 1,5% à 1,7%, malgré les tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, la cybersécurité et les changements climatiques.

 

La disponibilité de la main-d’œuvre est donc un enjeu si important du développement des entreprises que le Ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC) promeut les Missions de Recrutement à l’International pour les travailleurs provenant de l’Europe, l’Afrique, l’Amérique etc.  

 35 632 Travailleurs temporaires recrutés en 2012, l’Europe arrive en tête des continents qui fournissent le Québec en main-d’œuvre. La France reste le principal bassin des travailleurs de la province à l’étranger. Il en va de même pour la Belgique.


Si de nombreuses firmes témoignent d’un record sans précédent de la croissance de leur chiffre d’affaires, entreprendre une telle démarche et la réussir nécessite une bonne préparation. En effet, les défis et changements auxquelles les entreprises et les travailleurs doivent faire face sont nombreux :

La logistique : les démarches de recrutement à l’international bien qu’avantageux demandent tout un processus et des démarches administratives fastidieuses.

  • Informations relatives à l'entreprise : l'entreprise doit répondre aux obligations légales sur l'emploi et justifier le recours à un travailleur étranger
  • Le processus d’embauche lui-même et le besoin de choisir une firme spécialisée vont générer des frais liés à la démarche
  • Le processus d’immigration peut être long, fastidieux et couteux notamment avec le recrutement d’un avocat spécialisé en immigration pour les démarches administratives et les autorisations nécessaires
  • Les frais liés au déménagement (billets d'avion et assurances temporaires, logement s’ils sont à la charge de l’employeur, accueil à l’aéroport, etc.)

 

L’accueil et l’intégration du travailleur étranger : cela relève d’un défi autant au niveau de l’intégration sociale (conseils sur la recherche de logement, achats préalables, démarches administratives RAMQ, assurance sociale etc.) que sur l’intégration en entreprise (sensibilisation de nouvel arrivant mais aussi des travailleurs locaux, période d’adaptation, évènement ou jumelage). Après l’arrivée du travailleur, certaines entreprises veillent à leur bonne intégration et les accompagnent (via les ressources nécessaires) dans le renouvellement des permis de travail et la demande de résidence permanente.

 

La politique

Le Canada a pris de front cette nouvelle opportunité  avec des mesures qui font partie de la « Grande Corvée » une vaste initiative lancée en janvier 2020, où Québec prévoit d’investir plus de 33,9 millions de dollars dans le « Programme d’aide à l’intégration des immigrants et des minorités visibles » (PRIIME) et le

« Programme d’intégration en emploi de personnes formées à l’étranger référées par un ordre professionnel » (IPOP).

 

 $892 millions investis sur 5 ans au Québec pour  « faciliter le recrutement à l’international et l’intégration à l’emploi des immigrants ». Quelques $21 millions consacrés aux démarches de recrutement, alors que le reste servira à mieux intégrer les travailleurs. 2000 entreprises pourront être « accompagnées » dans leurs démarches de recrutement par le gouvernement.

 

Le processus de recherche de Travailleurs qualifiés varie selon les secteurs d’activités :

Le seul critère de la langue ne devrait pas être le moteur de sélection des spécialistes en recrutement. Les besoins en main d’œuvre varient d’un secteur d’activité à un autre et certaines régions offrent des spécialisations. C’est le cas, des pays d’Amérique du Sud (Brésil, Mexico etc.) et de l’Asie (Inde, Chine) pour les mains d’œuvre spécialisés du secteur manufacturier, des TI ou de l’ingénierie et certains métiers du domaine médical, l’Afrique du Nord et plus (Tunisie, Maroc, Côte d’Ivoire etc.) et l’Europe (France, Belgique etc.) pour les métiers administratifs.

On estime de $10 000 à $20 000 le budget moyen mis à disposition par candidat pour les frais liés au recrutement (les permis, le billet d’avion, le logement des premières semaines, l’accueil et l’intégration sans tenir compte des honoraires des agents spécialisés). Les entreprises doivent donc mesurer le retour sur investissement et faire des choix conséquents. D’autres questions restent encore posées. Suivez notre actualité pour plus de partages et conseils.