Postes vacants : le cap du million franchi !


Le chiffre donne certainement le tournis. La question de la main-d’œuvre continue de faire les manchettes. Cette fois, c’est le site Bloomberg.com, le leader mondial en matière de données, d'informations et de perspectives financières, qui en fait la manchette.

Ainsi, il y avait 1?014?600 offres d’emploi en septembre dernier, soit 6 %, le taux le plus élevé depuis que des données mensuelles comparables ont commencé à être publiées.

Il est clair que les demandeurs d’emploi canadiens ont de plus en plus le choix, puisqu’il y a 6 % de tous les postes disponibles au pays qui sont à pourvoir rapidement. Signe que les employeurs ont de sérieux défis à relever. Certains d’entre eux, sont en mode actif pour trouver des travailleurs qualifiés.

Des chiffres qui montent en puissance

À titre d’exemple, le nombre de postes vacants dans la construction dépassait les 7 % en septembre, alors que, pour la fabrication, les firmes cherchaient à combler 82?600 employés, soit 5,1 % du nombre total de postes disponibles.

Pour Mikal Skuterud, professeur d’économie du travail à l’université de Waterloo, il y a maintenant 0,8 postes vacants pour chaque demandeur d’emploi dans le pays, alors qu'il en est de même pour 1.4 postes vacants aux États-Unis.

Pour le professeur, l’écart se creuse de plus en plus, puisqu’il y avait plus de postes vacants que de demandeurs d’emploi au Québec, mais aussi en Colombie-Britannique.

Qu’est-ce qui explique ce phénomène ?

Il y a essentiellement trois facteurs pour expliquer le nombre élevé de postes vacants au Canada. Dans le désordre, il s’agit d’une croissance de l’activité économique et des embauches, puis de ce déséquilibre structurel sur les marchés du travail et enfin des pénuries de compétences précises, avec l’absence de travailleurs spécialisés dans certaines régions.

Ce n’est pas tout, beaucoup pensent aussi que la hausse du nombre de postes vacants, indiquerait aussi des changements quant à la volonté des travailleurs à accepter les salaires, les avantages sociaux et les conditions reliés à un emploi en particulier.

Le Globe and Mail note par exemple, que dans certains cas, des employeurs ont critiqué les aides de soutien au revenu accordées par le gouvernement fédéral pendant la pandémie, qui ont faussé les incitations pour retourner au travail.

Le journal signale aussi que bon nombre de ces aides ont pris fin en octobre et que le site de recherche d’emploi Indeed Canada a constaté que les recherches urgentes d’emploi ont alors considérablement augmenté.

Enfin, pour Benjamin Tal, qui est l’économiste principal de la banque CIBC, ce n’est malheureusement pas demain la veille puisque la résolution de cet enjeu d’emplois vacants demeure un enjeu de taille. Ce n’est pas quelque chose qui sera résolu de sitôt.